Vous êtes atteint(e) de drépanocytose et vous vous demandez comment rester actif(ve) sans déclencher de crise ? Voici un guide complet qui balance plaisir du mouvement et prévention des risques.
Comprendre la drépanocytose
La drépanocytose est une maladie génétique du sang due à une mutation de l’hémoglobine qui transforme les globules rouges en forme de faucille entraîne une mauvaise circulation sanguine et expose les patients à des douleurs intenses.
Le principal coupable est l’hémoglobine S une forme anormale d’hémoglobine qui polymérise sous faible oxygène, provoquant la déformation des globules rouges. Quand ces cellules s’accumulent dans les petits vaisseaux, on parle de crise vaso-occlusive une douleur aiguë due à l’obstruction des capillaires par les globules en forme de faucille. Ces crises sont le principal danger lors d’un effort physique intense.
Pourquoi le sport reste indispensable
Le mouvement améliore l’oxygénation, renforce le système cardio‑vasculaire et diminue le stress, deux facteurs qui peuvent réduire la fréquence des crises. De plus, l’activité physique aide à maintenir un poids santé, élément crucial pour éviter la surcharge du système circulatoire.
Risques liés à l’effort chez les personnes atteintes
Un effort trop brutal peut plonger les tissus en hypoxie, déclenchant ainsi une crise vaso-occlusive. Les déclencheurs les plus fréquents sont :
- Déshydratation sévère
- Températures extrêmes (chaleur ou froid)
- Manque d’échauffement
- Efforts d’intensité maximale sans adaptation progressive

Quel type d’activité choisir ?
Catégorie | Exemples | Intensité moyenne | Recommandations de sécurité |
---|---|---|---|
Endurance modérée | Marche rapide, natation lente, vélo récréatif | 40‑60% FCmax | Hydratation régulière, pauses toutes les 20min, surveiller la température ambiante |
Force et résistance légère | Musculation avec charges légères, Pilates, yoga dynamique | 30‑50% FCmax | Éviter les exercices de Valsalva, respirer de façon contrôlée, progresser graduellement |
Intensité élevée | Sprint, sports de combat, CrossFit intense | 70‑90% FCmax | À remplacer par des variantes à intensité modérée, consulter un médecin du sport spécialiste qui adapte les programmes d’exercice aux contraintes de la drépanocytose avant de les pratiquer |
Conseils pratiques pour s’entraîner en toute sécurité
- Planifier un échauffement complet : échauffement phase de 10‑15minutes à faible intensité pour augmenter la température corporelle et la circulation sanguine. Inclure des mouvements articulaires et une marche lente.
- Boire de l’eau régulièrement, soit 200ml toutes les 15minutes, même si vous n’avez pas soif. La hydratation maintient la viscosité sanguine basse et limite les risques d’obstruction capillaire est cruciale.
- Choisir des environnements frais ou climatisés. En période de canicule, privilégier la piscine ou les séances tôt le matin.
- Adopter une respiration contrôlée : inspirer par le nez, expirer par la bouche, éviter de retenir le souffle pendant les levées de charge (phénomène de Valsalva).
- Surveiller les signes avant-coureurs : fatigue inhabituelle, essoufflement, douleurs thoraciques ou musculaires. Arrêter immédiatement et se reposer.
- Utiliser un suivi de fréquence cardiaque pour rester dans la zone d’intensité recommandée.
- Programmer des journées de repos complet après chaque séance d’endurance ou de force.
- Consulter régulièrement votre médecin du sport pour ajuster le programme selon l’évolution de votre état de santé.
Quand faire appel à un professionnel de santé
Vous devez prendre rendez‑vous avec un médecin du sport spécialiste qui connaît les spécificités de la drépanocytose et qui peut prescrire des tests d’effort adaptés dans les cas suivants :
- Première pratique d’un nouveau sport
- Multiplication des crises après l’entraînement
- Modification du traitement médical (par exemple, hydroxyurée)
- Planification d’une compétition ou d’un objectif exigeant
Le professionnel pourra recommander un test d’effort examen cliniquement supervisé pour évaluer la tolérance à l'exercice et fixer les seuils de fréquence cardiaque sécuritaires.

Retour d’expérience : témoignages concrets
Julie, 22ans, joue au volley depuis son adolescence. Après avoir intégré les conseils d’échauffement, d’hydratation et de suivi cardiaque, elle ne signale plus de crise pendant les entraînements, même en été.
Mohamed, 35ans, a remplacé ses séances de sprint par du vélo récréatif. En suivant les pauses toutes les 20minutes et en maintenant la température du corps à 37°C grâce à des vêtements respirants, il a réduit ses hospitalisations de 70% sur deux ans.
Conclusion pratique
Le sport n’est pas interdit aux personnes atteintes de drépanocytose. Au contraire, il devient un allié lorsqu’il est pratiqué intelligemment : choisir le bon type d’activité, respecter les règles d’échauffement, d’hydratation, et garder un suivi médical régulier.
Foire aux questions
Quel sport est le plus sûr pour une personne atteinte de drépanocytose?
Les activités d’endurance modérée comme la marche rapide, le vélo récréatif ou la natation à allure douce sont les plus sûres, car elles maintiennent une intensité cardiaque basse et permettent des pauses régulières.
Combien d’eau faut‑il boire pendant une séance d’exercice?
Environ 200ml toutes les 15minutes, soit 800ml à 1l pour une heure d’effort, même si la sensation de soif ne se fait pas sentir.
Comment reconnaître les premiers signes d’une crise vaso‑occlusive pendant l’effort?
Fatigue excessive, douleur inhabituelle dans les os ou les muscles, essoufflement soudain, ou sensation de tête lourde sont des alertes. Arrêtez immédiatement et reposez‑vous.
Dois‑je faire un test d’effort avant de commencer un nouveau sport?
Oui, un test d’effort réalisé par un médecin du sport permet de déterminer les zones d’intensité sans risque et d’adapter le programme d’entraînement.
Est‑ce que les vêtements techniques aident à prévenir les crises?
Oui, des vêtements respirants et qui évacuent la transpiration maintiennent une température corporelle stable, ce qui limite l’hypoxie des tissus et réduit le risque de crise.
Ecrit par Gaëlle Veyrat
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