Thrombose du stent est une complication où un caillot sanguin se forme à l'intérieur d'un stent coronarien implanté, limitant le flux sanguin et augmentant le risque d'événement cardiaque. Cette situation, moins fréquente que la resténose, suscite de plus en plus d'interrogations chez les patients qui ont subi une angioplastie. Au‑delà du danger immédiat, la thrombose influence la façon dont les personnes vivent leur quotidien et leur perspective de santé sur plusieurs années.
Qu’est‑ce qu’un stent coronarien et comment il fonctionne
Un stent coronarien est un petit tube métallique ou biodégradable, généralement en alliage d’acier inoxydable ou de cobalt‑chrome, placé à l'intérieur d'une artère coronaire après une angioplastie. Son rôle principal est de maintenir l'artère ouverte, évitant ainsi la ré‑occlusion due à l'athérosclérose.
L'angioplastie (intervention coronarienne percutanée) consiste à gonfler un ballon à l'emplacement de la plaque pour élargir le vaisseau, puis à placer le stent qui reste en place de façon permanente.
Comment se forme le thrombus dans les stents
Le thrombus (caillot sanguin) apparaît lorsque le sang coagule autour du stent. Les principales raisons sont :
- Une maladie athéroscléreuse avancée qui laisse des plaques instables à proximité du dispositif.
- Un profil de risque élevé (diabète, tabagisme, hypertension).
- Une mauvaise adhérence aux antiagrégants plaquettaires durant les premières semaines post‑intervention.
Le corps réagit parfois par une inflammation locale, favorisant la formation du caillot. Des études récentes de la Société Française de Cardiologie (2023) indiquent que 3% des patients avec un stent métallique développent une thrombose dans les six premiers mois si le protocole antiagrégant est interrompu.
Impact de la thrombose du stent sur la qualité de vie
La présence d'un caillot peut déclencher des symptômes variés, du simple essoufflement aux douleurs thoraciques sévères. Ces manifestations affectent directement l'activité quotidienne (capacité à marcher, monter les escaliers, travailler).
Les patients rapportent souvent :
- Une anxiété liée à la peur d'une crise cardiaque soudaine.
- Des restrictions imposées dans les loisirs (sports intensifs, voyages longue distance).
- Un besoin accru de suivi médical, augmentant les dépenses et le temps passé en consultations.
Ces facteurs combinés peuvent mener à une dégradation de la qualité de vie (perte de bien‑être psychologique et physique). Une prise en charge précoce et adaptée est donc cruciale pour atténuer ces effets.
Gestion médicale : antiagrégants, anticoagulants et suivi
Le traitement standard repose sur les antiagrégants plaquettaires (aspirine, clopidogrel, ticagrelor). La thérapie double antiagrégante (DAPT) est recommandée pendant 6 à 12mois selon le type de stent et le profil de risque.
Dans certains cas, les cardiologues introduisent des anticoagulants oraux directs (NOAC) en complément, surtout chez les patients présentant une fibrillation atriale.
Le suivi comprend :
- Une épreuve d’effort (test d'oxygénation du cœur sous contrainte) à 3mois et 1an.
- Un scanner coronarien (CT‑Angio) ou une angiographie si les symptômes persistent.
- Des contrôles sanguins réguliers pour vérifier l’agrégation plaquettaire et la fonction rénale.
Ces mesures permettent de détecter précocement une éventuelle resténose ou un nouveau caillot.

Comparaison des types de stents
Caractéristique | Stent métallique | Stent biodégradable |
---|---|---|
Matériau | Cobalt‑chrome ou acier inoxydable | Polymère absorbable (poly‑L‑lactique) |
Durée d’implantation | Permanente | Disparaît en 2‑3ans |
Risque de thrombose | 5‑7% (premiers 12mois) | 2‑4% (premiers 12mois) |
Coût moyen (France, 2024) | 1800€ | 2300€ |
Recommandation | Patients à haut risque de resténose | Patients jeunes avec artères de petite taille |
Le choix du type de stent influence directement le risque de thrombose et, par extension, l'impact sur la qualité de vie. Les cardiologues évaluent le profil du patient, la localisation de la lésion et les éventuelles contre‑indications avant de recommander l’un ou l’autre.
Prévention à long terme et suivi continu
Après la phase aiguë, la prévention repose sur trois piliers :
- Hygiène de vie (alimentation riche en fibres, activité physique modérée, arrêt du tabac).
- Maintien strict du traitement antiagrégant selon les indications du cardiologue.
- Surveillance régulière via imagerie cardiovasculaire (echocardiographie, CT‑Angio, IRM) pour détecter une éventuelle resténose ou une nouvelle thrombose.
Des études de la National Heart Institute (2022) montrent que les patients respectant un suivi biannuel et un régime DASH réduisent de 30% le risque de complications majeures à 5ans.
Scénarios concrets : témoignages de patients
«J’ai eu mon premier stent à 58ans. Après les deux premiers mois, j’ai senti un petit serrement dans la poitrine. Mon cardiologue a réalisé un CT‑Angio qui a montré un petit thrombus. Grâce à la double antiagrégation et à une adaptation de mon traitement, le caillot s’est résorbé en trois semaines. Aujourd’hui, je marche 30minutes chaque jour, et j’ai repris le vélo sans crainte.» - Marc, 62ans, retraité.
Ce témoignage illustre l’importance d’un diagnostic précoce, d’une adhérence au traitement et d’un mode de vie sain pour limiter l’impact sur la vie quotidienne.
Foire aux questions
Quelles sont les premières signes d’une thrombose du stent?
Les symptômes les plus fréquents sont des douleurs thoraciques soudaines, un essoufflement inhabituel, des palpitations ou une sensation de pression dans la poitrine. Dans certains cas, la thrombose se révèle uniquement lors d’un contrôle d’imagerie.
Combien de temps faut‑il prendre les antiagrégants après une pose de stent?
La durée standard de la thérapie double antiagrégante varie de 6 à 12mois selon le type de stent (métallique ou biodégradable) et le risque individuel de thrombose. Certains patients à haut risque peuvent nécessiter un traitement prolongé sous contrôle médical.
Les stents biodégradables réduisent‑ils réellement le risque de thrombose?
Les études récentes (EXCEL, 2023) indiquent que les stents biodégradables ont un risque de thrombose légèrement inférieur (2‑4%) comparé aux stents métalliques (5‑7%) durant la première année, surtout chez les patients jeunes et non fumeurs.
Comment le suivi cardiologique permet‑il de prévenir les complications à long terme?
Un suivi régulier (consultation, prise de sang, épreuve d’effort et imagerie) permet de détecter tôt toute ré‑occlusion ou nouveau caillot. Ainsi, le médecin peut ajuster les traitements antiagrégants ou envisager une re‑intervention avant que les symptômes ne s’aggravent.
Quel impact la thrombose du stent a‑t‑elle sur la vie professionnelle?
La présence d’un caillot peut entraîner des arrêts de travail temporaires pendant les phases d’évaluation et de traitement. À long terme, si le patient suit le traitement et les recommandations de style de vie, il peut reprendre son activité normale sans restriction majeure.
Ecrit par Gaëlle Veyrat
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